L'annonce de sa résurrection par ses disciples, qui le reconnaissent comme le messie ou Christ et transmettent son histoire et ses enseignements, donne naissance au christianisme. Pour les chrétiens, Jésus-Christ est le fils de Dieu, le Messie envoyé aux hommes pour les sauver. Dans l’islam, Jésus est appelé Îsâ et est un prophète majeur de son temps.
L'impact de son message, transmis par les différentes Églises chrétiennes, et les interprétations auxquelles il a donné lieu, ont influencé différentes cultures et civilisations au cours de l'histoire. Il a inspiré une importante production théologique, littéraire et artistique. Sa naissance est prise comme origine conventionnelle des calendriers julien — depuis le VIe siècle — et grégorien, et le dimanche, qui est le jour de repos hebdomadaire en célébration de sa résurrection, l'est devenu au-delà de la chrétienté[4]. Cette importance contraste avec la brièveté de sa prédication et le peu de traces historiques conservées à son sujet.
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Étymologie
Jésus, en grec Ἰησοῦς / Iēsoûs, vient de Yehoshua[5] (hébreu : יהושע), dont Yeshoua (ישע) est une forme abrégée[6]. Yehoshua signifie : « Dieu sauve[7] ». La Septante (rédigée en grec) utilise également le nom de Iesoûs pour désigner Josué, lieutenant de Moïse[8].Jésus est un prénom courant dans la Palestine de l'époque. Il est par exemple attesté pour Jésus Ben Sira, l'auteur du Siracide, pour un fils d'Éliézer dans l'Évangile selon Luc[9] ou encore pour Barabbas, le chef de guerre libéré par Ponce Pilate selon certaines versions de l'Évangile selon Matthieu[10]. L'historien juif Flavius Josèphe cite plusieurs individus prénommés Jésus.
Dans le Nouveau Testament, Jésus est qualifié plusieurs fois en grec de Ναζωραῖος / Nazōraîos, « Nazôréen[11] ». Ce terme est discuté[12] et peut venir de l'hébreu nsr qui signifie « celui qui observe [la Loi] » ou de nzr, « celui qui se consacre [à Dieu] », ou encore « rejeton » (d'Israël). Le nom de nazôréen servira par la suite à désigner un courant juif en Palestine[13] qui croit en la messianité de Jésus[14]. On trouve également parfois Ναζαρηνός / Nazarēnós, « Nazarénien[15] » qui est « l'homme du village de Nazareth[16] », et qui, selon certains chercheurs, ferait référence à une naissance dans ce village[17]. D'autres théories existent encore[18], comme celle faisant référence à son rattachement à une hypothétique communauté de nazir. Quoi qu'il en soit, on ne trouve aucune de ces dénominations utilisée par Jésus ou par ses disciples dans les Évangiles[19].
Titulatures néotestamentaires
Jésus est nommé de multiples façons dans la littérature néotestamentaire[20], chaque qualificatif suggérant une façon dont ont pu l'appréhender ou le considérer ses différents interlocuteurs : « Rabbi », ou le terme proche en araméen « Rabbouni »[21], qui signifie au Ier siècle le maître pharisien, au sens maître et philosophe d'un groupe pharisien[22] ; on trouve également « Maître » au sens d'« enseignant », « Prophète », « Serviteur », « Juste », « Saint », « Fils de David », déjà employés pour des personnages de l'Ancien Testament, « Grand prêtre », « juge », « pasteur », « Rédempteur » ou encore « Sauveur ». L'évangile selon Jean rapporte que la croix de son exécution était surmontée d'un titulus qui portait l'inscription « Jésus le nazôréen, Roi des Juifs »[23],[24].On trouve également plusieurs fois l'expression « Fils de l’homme »[25] qui est attribuée à Jésus lui-même par les rédacteurs des évangiles[26]. Elle se trouve précédemment dans la littérature hébraïque[27] pour signifier de manière emphatique « homme ». Dans les Évangiles, cette appellation peut aussi être comprise en référence à la vision du Livre de Daniel[28] où elle s’applique à celui à qui est donné le Royaume[29].
Sa désignation comme « Christ » (du grec χριστός / christós, traduction de l'hébreu: מָשִׁיחַ - mashia'h, Messie, signifiant « l’oint [du Seigneur] ») avait une forte connotation politique et religieuse dans l'espérance messianique de cette époque. De son vivant, Jésus interdit à ses disciples de dire à quiconque qu'il fût le Messie[30].
